jeudi 19 février 2015

Sur le fil avec Mendoza ...

Quand vous regarderez un match de baseball, vous ne pourrez pas éviter de vous poser quelques questions si vous débutez sur cette question et croyez moi, il est assez facile de voir de bons matchs de baseball,le plus souvent en anglais,surtout du baseball universitaire (mais il faut "aller à la chasse" au match surtout en début de saison) et aussi de plus haut niveau (ligues mineures et ligues majeures) gratuitement pour quelques matchs en "replay" et accessible intégralement,pour nous (hors Québec) sur MLB.TV ou il ne faut pas l'oublier ,mais à vos risques et périls, en streaming illégal. Il y a également du baseball japonais mais c'est un tantinet plus compliqué mais vous pourriez,avec quelques notions, découvrir de futurs talents de la MLB (et nous allons découvrir un de ces joueurs qui vient d'arriver aux Giants). Que ce soit en japonais ou en anglais,vous allez être attirer par différentes indications sur le joueur qui sont essentielles pour apprécier un match. Et ne croyez pas que l'obsession des américains pour les statistiques soient le symptôme d'une grave maladie mentale.Loin de là ! En fait,en baseball, il est difficile d'apprécier le jeu d'un joueur sans ses statistiques car, avec le nombre de matchs joués, avoir une vision de l'état d'une équipe,les qualités d'un joueur ou tout autre chose devient vite impossible. Et cela vaut autant pour un entraineur! L'usage des statistiques vient du cricket. C'est un anglais ,Henry Chadwick,qui est à l'origine de cet usage. Cet homme,né à Exeter en 1824, déménage avec sa famille à Brooklyn à l'âge de douze ans (1836). Pétri d'une éducation en philosophie morale et en science, Henry Chadwick se met à enseigner la guitare et le piano et à écrire de la musique. Mais,surtout, Henry Chadwick est un joueur régulier en cricket et en rounders,l'ancêtre du baseball encore joué dans certains pays de nos jours. Chadwick se met à suivre le cricket pour des journaux locaux comme le Long Island Star puis,dès 1856,suit le cricket pour le New York Times où,au cours de ses pérégrinations,il assiste à un match de baseball entre deux équipes new yorkaises ,les Gotham et les Eagles. Ce match est une révélation pour Chadwick ! Voici ce qu'écrit Chadwick sur le baseball: "Ce qu'ils font ils veulent le faire à la hâte.Au baseball tout est comme la foudre; chaque action est aussi rapide que le vol d'un oiseau de mer."
Très vite,Henry Chadwick se concentre sur le baseball et commence à écrire des articles dans des journaux nationaux. C'est en 1859 qu'il formule son premier ensemble de statistiques pour le club dominant de l'époque,les Excelsiors de Brooklyn. Alors qu'il n'existe pas de photographies et encore moins de vidéos, les statistiques permettent au public de suivre les parties,de comparer les joueurs,les équipes,... C'est lui qui crée la statistique de la moyenne au bâton dont nous allons parler. Jusqu'à la fin de sa vie,il suivra le baseball au point de contracter une pneumonie lors d'un match à Brooklyn en 1908,pneumonie qui lui sera fatale. La statistique est au centre du jeu. Comme vous l'avez compris, nous allons nous intéresser tout particulièrement à une statistique essentielle,celle de la moyenne au bâton (batting average). Elle est l'une des plus connues et concerne l'attaque mais peut donner aussi des indications sur la défense comme nous allons le voir. Comme vous devez le savoir,l'équipe passe à la batte et tente de marquer des points. Pour chaque joueur, on note le nombre de présences au bâton. Au cours de ces présences, il est possible que le joueur n'obtient rien mais il est possible aussi que par sa frappe il participe à l'avancée du jeu qui n'est pas uniquement un point. On appelle cela un coup sûr (hit).Voici une vidéo qui explique les coups sûrs. Il existe trois type de coups sûrs:le simple (où on atteint la première base avec un coup),le double (où on atteint la seconde base), la triple (où on atteint la troisième base) et le coup de circuit (le fameux homerun) (où on atteint les quatre bases et on marque un point). La moyenne au bâton se calcule en divisant le nombre de coup sûr pour une période donnée par le nombre de présence au bâton pour la même période. Cette moyenne s'écrit ainsi .200 ou ,200. La meilleure moyenne au bâton de l'histoire a été atteint par une légende du baseball,Ty Cobb,avec ,367 qui a joué pour les équipes des Tigers de Détroit les Athletics de Philadelphie (futur Athletics d'Oakland,autre équipe de la baie de San Francisco) entre 1905 et 1928. Le premier joueur des Giants (à l'époque de New York) est quatrième avec une moyenne de ,349 et s'appelle Lefty O'Doul. Il a joué pour les Giants en 1928 et en 1933-1934.On reparlera de Lefty O'Doul plus tard car ce joueur,qui a joué que trois aux Giants, a marqué les esprits! Le deuxième joueur des Giants (à l'époque de New York) est neuvième ,à égalité avec le légendaire Babe Ruth, avec ,342 et s'appelle Dan Brouthers. Il a joué pour les Giants en 1904.Il deviendra recruteur dans le staff des Giants pendant vingt ans. Actuellement, le joueur en activité qui a la meilleure moyenne au bâton est Miguel Cabrera,joueur des Tigers de Détroit, avec ,320. Pour déterminer la "physionomie" d'une saison, on calcule la moyenne de la ligue. Grâce à cette moyenne, on sait si les lanceurs ou les batteurs ont été les plus performants. Ainsi, quand la moyenne est basse, on peut parler d'"année du lanceur" car les lanceurs ont été particulièrement performants ses années là. Cela fut le cas en 1968 (,237) et en 2010. Pour un joueur, ,300 et au delà est une très bonne moyenne. A ,200 et en dessous de cette moyenne, on peut dire que la moyenne est faible,mauvaise. La moyenne ,200 est appelé ligne de Mendoza.
Ce joueur mexicain,Mario Mendoza Aizpuru, né en 1950 à Chihuahua au Mexique, a été joueur des Pirates de Pittsburg,des Mariners de Seattle et des Rangers du Texas durant les années 70 et 80. Mario fut à l'époque réputé pour ses qualités de défenseur mais aussi ,malheureusement pour lui, pour son piètre niveau à la batte. Ainsi,sa moyenne au bâton fut de ,215 pour l'ensemble de sa carrière. Selon Mario Mendoza, ce sont ses coéquipiers au Mariners en 1979,Bruce Bochte et Tom Paciorek qui inventèrent ce terme.Dès 1980, cette expression fut reprise par les journalistes sportifs avant d'être utilisé par tout le monde. S'il existe d'autres termes, cette expression reste la plus connue. Avec la ligne de Mendoza, on peut juger de la valeur d'un joueur et savoir s'il reste dans une équipe ou est renvoyé vers les ligues mineures ou d'autres contrées à moins qu'à l'instar de Mario Mendoza,le joueur soit bon en défense. On peut dire qu'un joueur est un peu sur le fil du rasoir quand sa moyenne flirte avec les ,200 ....

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